Idée reçue  » Diabète et alimentation »

En cette semaine nationale de prévention du diabète (1 au 8 juin 2018), il est intéressant de revenir sur quelques idées reçues en matière d’alimentation. Les thèmes ci-dessous sont inspirées de véritables questions rapportées de ma pratique.

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Alors, tu es diabétique.. Tu as dû manger beaucoup trop de sucres !

Faux. C’est une idée reçue très répandue parmi la population. À eux seuls les produits sucrés (gâteaux, biscuits, pâtisseries, sodas, bonbons) ne favorisent pas directement la survenue d’un diabète. Il faut considérer l’alimentation en terme d’hygiène de vie globale. Ce sont des habitudes alimentaires néfastes pour la santé, comme une alimentation déséquilibrée, riches en graisses et en sucres associée à une absence d’activité physique qui augmentent le risque de développer un diabète, en particulier un diabète de type 2.

J’ai entendu qu’il existe 2 formes de diabètes, le type 1 et le type 2. Donc on devient diabétique de type 2 après avoir été diabétique de type 1 ?

Faux. Mais effectivement, il faut distinguer les 2 types de diabète prédominants dans la population : près de 6 % ont un diabète de type 1 ; se sont des enfants, adolescents et des jeunes adultes chez qui la maladie est découverte très tôt, et les experts suspectent une prédisposition génétique quand à l’apparition du diabète. Chez ces personnes, le corps ne fabrique plus d’insuline, une hormone indispensable pour réguler la glycémie (le taux de sucre dans le sang). Le traitement à vie, consistera en des injections répétées d’insuline pour pallier aux variations glycémiques. En revanche la majeure partie de la population diabétique (92 %) est atteint d’un diabète de type 2. Ce dernier apparait le plus souvent après 40 ans et est favorisé par des facteurs environnementaux et génétiques (alimentation déséquilibrée, sédentaritésurpoidsobésité). L’organisme d’une personne diabétique de type 2, soit ne produit plus suffisamment d’insuline, soit ne sait plus utiliser l’insuline qu’il produit. Le traitement dans ce cadre fera appel à des traitements anti-diabétiques oraux avec ou sans l’emploi d’insuline. Par conséquent, les 2 formes prédominantes de diabète ont des mécanismes physiologiques différents, et l’un ne peux évoluer vers l’autre !

Mon oncle est atteint d’un diabète de type 2, et il suit un régime diabétique !

Il est vrai que pendant longtemps, les équipes de soins conseillaient aux personnes diabétiques un régime assez strict dans lequel le moindre écart était banni de l’alimentation ! Aujourd’hui les connaissances ont évolué et le régime diabétique n’a plus lieu d’être. Les professionnels de santé, notamment les diététiciens conseillent une alimentation la plus variée possible, équilibrée et sans frustrations. Et oui, on peut manger des produits sucrés quand on est diabétique ! Bien sûr sans en abuser.

Justement en parlant de sucre, est-ce que l’index glycémique d’un aliment équivaut à sa teneur en sucre ?

Faux. Il ne faut pas confondre l’index glycémique (IG) d’un aliment et sa teneur en sucres. L’IG traduit la capacité d’un aliment à élever la glycémie, et est indépendante de la teneur en sucres de l’aliment. Un aliment avec un IG bas, comme un fruit n’augmente pas de façon considérable la glycémie. En revanche, un jus de fruit ou un soda sucré aura un IG élevé et élèvera plus grandement la glycémie. Par ailleurs, il existe un autre paramètre, la charge glycémique qui, elle prend en compte la quantité de glucides de l’aliment. En cas d’hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang), on préférera ingérer un aliment avec un fort IG (morceaux de sucres, jus de fruits, bonbons, sodas) qui élèvera plus rapidement et plus grandement la glycémie.

Il arrivait à mon oncle de faire des hypoglycémies quand il faisait son jogging.. C’est pour cela que l’on déconseille le sport en cas de diabète ?

Au contraire, la pratique d’une activité physique régulière est fortement recommandée en cas de diabète. Elle fait partie intégrante du traitement au même titre que les médicaments et la diététique. Nous avons vu que le diabète de type 2 est favorisée par le surpoids et la sédentarité. En bougeant l’équivalent de 30 minutes de marche par jour, on améliore la capacité des muscles, y compris le muscle cardiaque, la solidité osseuse, et cela participe à la réduction du risque de maladies cardiovasculaire. On perd du poids, on augmente sa souplesse et son endurance à l’effort. Le sommeil est favorisé, on réduit le stress et cela permet de se sentir en forme. L’activité physique participe au traitement du diabète car elle contribue à faire baisser la glycémie et permet ainsi de mieux la contrôler. Bien sûr, quelques précautions sont à prendre en cas d’activité physique ou de sport pour éviter l’hypoglycémie.

  • Karim Belgharbi – Diététicien Nutritionniste à Longwy Contact : 06.65.08.71.44 – Consultation sur rendez-vous.  www.cabinetdietetique-lordiet.com